Or, un dimanche, comme elle était allée faire un tour aux Champs-élysées pour se délasser des besognes de la semaine, elle aper ut tout à coup une femme qui promenait un enfant. C’était Mme Forestier, toujours jeune, toujours belle, toujours séduisante.
5 t8 t! D9 d3 T Mme Loisel se sentit émue. Allait-elle lui parler ? Oui, certes. Et maintenant qu’elle avait payé, elle lui dirait tout. Pourquoi pas ?
9 [7 L: R* R" r5 y: J; u Elle s’approcha.3 l3 m7 [: Z K, j* k2 X/ @/ K
Bonjour, Jeanne.) C9 n8 I8 n5 o7 d+ o' I" [! ~
L’autre ne la reconnaissait point, s’étonnant d’être appelée ainsi familièrement par cette bourgeoise. Elle balbutia :
# V4 f9 G9 J/ U( a' G Mais... Madame !... Je ne sais... Vous devez vous tromper.7 P$ R x. V( P( D
- Non. Je suis Mathilde Loisel.
/ E! T6 F e$ W Son amie poussa un cri.1 t0 A L o6 L) V* f. i
Oh !... ma pauvre Mathilde, comme tu es changée !...4 n: \; ?9 Z- \
- Oui, j’ai eu des jours bien durs, depuis que je ne t’ai vue ; et bien des misères... et cela à cause de toi !...5 ]' o4 ^- G9 s ?) I: ^
- De moi... Comment a ?5 O8 m% K9 S2 `4 I9 r" k! q0 f
- Tu te rappelles bien cette rivière de diamants que tu m’as prêtée pour aller à la fête du ministère.4 n6 O2 v* a/ [' P m$ S8 |8 |
- Oui. Eh bien ?) Q1 ~% x% }7 f4 U3 t
- Eh bien, je l’ai perdue.
9 E+ h! W: S/ n2 p+ t( K - Comment ! puisque tu me l’as rapportée.
6 [0 k1 q+ o M5 o - Je t’en ai rapporté une autre toute pareille. Et voilà dix ans que nous la payons. Tu comprends que a n’était pas aisé pour nous, qui n’avions rien... Enfin c’est fini, et je suis rudement contente.0 g6 A) F/ h& W% L( Y: L w" ?
- Tu dis que tu as acheté une rivière de diamants pour remplacer la mienne ?- n H. q3 E. r' i+ s
- Oui. Tu ne t’en étais pas aper ue, hein ? Elles étaient bien pareilles.
! h, ^+ G, Y, R( O! J. ` Et elle souriait d’une joie orgueilleuse et na ve.. j' m- J- ?- j N6 ^& i
Mme Forestier, fort émue, lui prit les deux mains." G& L7 v7 T1 W P
Oh ! ma pauvre Mathilde ! Mais la mienne était fausse. Elle valait au plus cinq cents francs !...$ v4 D! K- u) @! O
(17 février 1884.)
) N, E9 u" P% x0 |$ h) z$ a9 u 然而,某一个星期日,她正走到香榭丽舍大街兜个圈子去调剂一周之中的日常劳作,这时候忽然看见了一个带着孩子散步的妇人。那就是伏来士洁太太,她始终是年轻的,始终是美貌的,始终是有诱惑力的。
# ]* A/ \0 B/ i5 ^9 k% H4 } 骆塞尔太太非常激动。要不要去和她攀谈?对的,当然。并且自己现在已经还清了债务,可以彻底告诉她。为什么不?她走近前去了。
3 c3 J/ y. c; e0 }+ m" K “早安,约翰妮。”
. A$ m( g6 t- q 那一位竟一点儿也不认识她了,以为自己被这个平民妇人这样亲热地叫唤是件怪事,她支支吾吾地说:2 @8 u/ j5 ^& g" `+ O0 u
“不过……这位太太!……我不知道……大概应当是您弄错了。' ?2 t9 C* o8 U: x) e9 c, f" h
“没有错。我是玛蒂尔德 骆塞尔呀。”4 u$ S1 w# {8 p2 k
她那个女朋友狂叫了一声:2 f0 W. W$ @1 n# v; T+ n/ b" ]
“噢!……可怜的玛蒂尔德,你真变了样子!……”7 R% S7 i+ H1 f! I9 N
“对呀,我过了许多很艰苦的日子,自从我上一次见过你以后;并且种种苦楚都是为了你!……”
, k) A1 ^: c1 ` x “为了我……这是怎样一回事?”3 {1 @7 F- N' l( R& P$ b5 C
“从前,你不是借了一串金刚钻项链给我到部里参加晚会,现在,你可还记得?”
+ M' x I; `, R# M5 X “记得,怎样呢?”
( k) D H7 x3 c( ^5 g “怎样,我丢了那串东西。”
4 @8 i J8 w: L “哪儿的话,你早已还给我了。”. ~) {& ~4 f4 N2 Q) | C C
“我从前还给你的是另外一串完全相同的。到现在,我们花了十年工夫才付清它的代价。像我们什么也没有的人,你明白这件事是不容易的……现在算是还清了帐,我是结结实实满意的了。”5 f2 I6 c0 t X" y8 f
伏来士洁太太停住了脚步:
- r2 a; E# ~+ ^" Y6 T/ g “你可是说从前买了一串金刚钻项链来赔偿我的那一串?”9 y! v7 m1 B. a& ?# O5 l3 D
“对呀,你从前简直没有看出来,是吗?那两串东西原是完全相同的。”- q1 L" Y! S2 G, \; Q
说完,她用一阵自负而又天真的快乐神气微笑了。
7 {8 I9 _* E+ w) ]; ] 伏来士洁太太很受感动了,抓住了她两只手:9 S: b6 d( N( S5 _0 `' @4 ~
“唉。可怜的玛蒂尔德,不过我那一串本是假的,顶多值得五百金法郎!……” |