- C'était un moyen hasardeux et qui indiquait quelque courage, reprit l'Anglais." @5 R+ Z q, z: R% T& r
- Oh ! je vous ai dit, monsieur, que c'était un homme fort dangereux ; par bonheur il a débarrassé lui-même le gouvernement des craintes qu'il avait à son sujet.
+ |* O% A" L$ E7 M( N2 s7 r) z - Comment cela ? x. f b" P5 _7 u8 V
- Comment ? vous ne comprenez pas ?9 I$ @$ p1 H3 p& I; z, r' w
- Non.( u/ y7 y$ N# q4 {: z
- Le chateau d'If n'a pas de cimetière ; on jette tout simplement les morts à la mer, après leur avoir attaché aux pieds un boulet de trente-six.
8 d) H! t* q* H7 p/ M - Eh bien ? fit l'Anglais, comme s'il avait la conception difficile.9 O# |9 T$ t: I' I6 ^/ o4 X
- Eh bien, on lui attacha un boulet de trente-six aux pieds et on le jeta à la mer.0 ~3 N, X6 |/ n* T- j% ?
- En vérité ? s'écria l'Anglais3 r# w; v, W' }2 X
- Oui, monsieur, continua l'inspecteur. Vous comprenez quel dut être l'étonnement du fugitif lorsqu'il se sentit précipité du haut en bas des rochers. J'aurais voulu voir sa figure en ce moment-là.
; N7 I) ? W6 o5 R4 q - C'e?t été difficile.
6 m8 I9 N( J6 ]2 M% d, n/ { - N'importe ! dit M. de Boville, que la certitude de rentrer dans ses deux cent mille francs mettait de belle humeur, n'importe ! je me la représente. ?8 D* o% C3 l, U& @2 I l
Et il éclata de rire.8 [- K8 v, m- p
? Et moi aussi ?, dit l'Anglais.: [ C4 i5 F6 O5 f: [
Et il se mit à rire de son c?té, mais comme rient les Anglais, c'est-à-dire du bout des dents.9 w0 `/ }' }. U d
? Ainsi, continua l'Anglais, qui reprit le premier son sang-froid, ainsi le fugitif fut noyé ?
1 Z/ |( d# ]/ ] - Bel et bien.
9 M6 C' X2 ?! Z; X5 u% [1 ]3 F - De sorte que le gouverneur du chateau fut débarrassé à la fois du furieux et du fou ?) T0 b9 v2 Z( A- G) M0 A
- Justement.5 [+ c9 P+ x1 I: a
- Mais une espèce d'acte a d? être dressé de cet événement ? demanda l'Anglais." H( Q1 z% k. e# I! Z Z0 G3 Z
- Oui, oui, acte mortuaire. Vous comprenez, les parents de Dantès, s'il en a, pouvaient avoir intérêt à s'assurer s'il était mort ou vivant. [' @! O' K3 O
- De sorte que maintenant ils peuvent être tranquilles s'ils héritent de lui. Il est mort et bien mort ?; Q5 |0 c+ W0 p/ @& v8 v
- Oh ! mon Dieu, oui. Et on leur délivrera attestation quand ils voudront.3 w* i8 J# `/ S D: q# j
- Ainsi soit-il, dit l'Anglais. Mais revenons aux registres.
. j/ d9 P' R0 O* M/ R/ ~6 d4 W - C'est vrai. Cette histoire nous en avait éloignés. Pardon.
6 f( n& m# e K - Pardon de quoi ? de l'histoire ? Pas du tout, elle m'a paru curieuse., M2 ?, y( T: P: t1 u
- Elle l'est en effet. Ainsi, vous désirez voir, monsieur, tout ce qui est relatif à votre pauvre abbé, était bien la douceur même, lui ?6 [ \) u& Y' E- V1 T0 g1 y
- Cela me fera plaisir.
5 m- U" o) L T, r3 u( L; }0 i - Passez dans mon cabinet et je vais vous montrer cela. ?. a1 ^% k; p* G
Et tous deux passèrent dans le cabinet de M. de Boville.0 N2 y- z$ ?8 N6 Q& K; g
Tout y était effectivement dans un ordre parfait : chaque registre était à son numéro, chaque dossier à sa case. L'inspecteur fit asseoir l'Anglais dans son fauteuil, et posa devant lui le registre et le dossier relatifs au chateau d'If, lui donnant tout le loisir de feuilleter, tandis que lui-même, assis dans un coin, lisait son journal.0 C. l4 \, m$ D. B! I- [9 T
L'Anglais trouva facilement le dossier relatif à l'abbé Faria ; mais il para?t que l'histoire que lui avait racontée M. de Boville l'avait vivement intéressé, car après avoir pris connaissance de ces premières pièces, il continua de feuilleter jusqu'à ce qu'il f?t arrivé à la liasse d'Edmond Dantès. Là, il retrouva chaque chose à sa place : dénonciation, interrogatoire, pétition de Morrel, apostille de M. de Villefort. Il plia tout doucement la dénonciation, la mit dans sa poche, lut l'interrogatoire, parcourut la demande en date du 10 avril 1815, dans laquelle Morrel, d'après le conseil du substitut, exagérait dans une excellente intention, puisque Napoléon régnait alors, les services que Dantès avait rendus à la cause impériale, services que le certificat de Villefort rendait incontestables. Alors, il comprit tout. Cette demande à Napoléon, gardée par Villefort, était devenue sous la seconde Restauration une arme terrible entre les mains du procureur du roi. Il ne s'étonna donc plus, en feuilletant le registre, de cette note mise en accolade en regard de son nom :* Y! T/ @! L0 T
EDMOND DANTES Bonapartiste enragé : a pris une
0 v) _+ z, g* P) P1 t( k/ F part active au retour de l'?le d'Elbe.' S+ h) n) w& s
A tenir au plus grand secret et sous
2 j6 G1 U1 O5 x' t la plus stricte surveillance. |