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[法语阅读] 基督山伯爵中法对照137

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发表于 2012-8-16 14:33:43 | 显示全部楼层 |阅读模式
  Chapitre XLIX
) t% R# j2 v. y  Haydée
' s  {1 D! f/ J( c/ r3 _  On se rappelle quelles étaient les nouvelles ou plut?t les anciennes connaissances du comte de Monte-Cristo qui demeuraient rue Meslay : c'étaient Maximilien, Julie et Emmanuel.
+ x' p8 ?/ C2 v0 l5 j  }( y  L'espoir de cette bonne visite qu'il allait faire, de ces quelques moments heureux qu'il allait passer, de cette lueur du paradis glissant dans l'enfer où il s'était volontairement engagé, avait répandu, à partir du moment où il avait perdu de vue Villefort, la plus charmante sérénité sur le visage du comte, et Ali, qui était accouru au bruit du timbre, en voyant ce visage si rayonnant d'une joie si rare, s'était retiré sur la pointe du pied et la respiration suspendue, comme pour ne pas effaroucher les bonnes pensées qu'il croyait voir voltiger autour de son ma?tre.7 z* J" v/ a9 C) e. X
  Il était midi : le comte s'était réservé une heure pour monter chez Haydée ; on e?t dit que la joie ne pouvait rentrer tout à coup dans cette ame si longtemps brisée, et qu'elle avait besoin de se préparer aux émotions douces, comme les autres ames ont besoin de se préparer aux émotions violentes.
- Q2 D5 ~! k8 e6 b8 z( j$ |  La jeune Grecque était, comme nous l'avons dit, dans un appartement entièrement séparé de l'appartement du comte. Cet appartement était tout entier meublé à la manière orientale ; c'est-à-dire que les parquets étaient couverts d'épais tapis de Turquie, que des étoffes de brocart retombaient le long des murailles, et que, dans chaque pièce, un large divan régnait tout autour de la chambre avec des piles de coussins qui se dépla?aient à la volonté de ceux qui en usaient.4 g: Q0 }; x7 q: I
  Haydée avait trois femmes fran?aises et une femme grecque. Les trois femmes fran?aises se tenaient dans la première pièce, prêtes à accourir au bruit d'une petite sonnette d'or et à obéir aux ordres de l'esclave roma?que, laquelle savait assez de fran?ais pour transmettre les volontés de sa ma?tresse à ses trois caméristes, auxquelles Monte-Cristo avait recommandé d'avoir pour Haydée les égards que l'on aurait pour une reine.
, j: C( a/ k5 G& I  La jeune fille était dans la pièce la plus reculée de son appartement, c'est-à-dire dans une espèce de boudoir rond, éclairé seulement par le haut, et dans lequel le jour ne pénétrait qu'à travers des carreaux de verre rose. Elle était couchée à terre sur des coussins de satin bleu brochés d'argent, à demi renversée en arrière sur le divan, encadrant sa tête avec son bras droit mollement arrondi, tandis que, du gauche, elle fixait à travers ses lèvres le tube de corail dans lequel était enchassé le tuyau flexible d'un narguilé, qui ne laissait arriver la vapeur à sa bouche que parfumée par l'eau de benjoin, à travers laquelle sa douce aspiration la for?ait de passer.
& H& A5 B+ |5 j) z4 Q$ K  Sa pose, toute naturelle pour une femme d'Orient, e?t été pour une Fran?aise d'une coquetterie peut-être un peu affectée.
+ D. F. e3 W9 [. o3 O4 [2 M1 d+ z  Quant à sa toilette, c'était celle des femmes épirotes, c'est-à-dire un cale?on de satin blanc broché de fleurs roses, et qui laissait à découvert deux pieds d'enfant qu'on e?t crus de marbre de Paros, si on ne les e?t vus se jouer avec deux petites sandales à la pointe recourbée, brodées d'or et de perles ; une veste à longues raies bleues et blanches, à larges manches fendues pour les bras, avec des boutonnières d'argent et des boutons de perles ; enfin une espèce de corset laissant, par sa coupe ouverte en coeur, voir le cou et tout le haut de la poitrine, et se boutonnant au-dessous du sein par trois boutons de diamant. Quant au bas du corset et au haut du cale?on, ils étaient perdus dans une des ceintures aux vives couleurs et aux longues franges soyeuses qui font l'ambition de nos élégantes Parisiennes.; K' T, j0 I' e% s: b( o6 y. [& y. s+ y+ Z

9 g4 G% ^3 E' [( V% w+ [  u  La tête était coiffée d'une petite calotte d'or brodée de perles, inclinée sur le c?té, et au-dessous de la calotte, du c?té où elle inclinait, une belle rose naturelle de couleur pourpre ressortait mêlée à des cheveux si noirs qu'ils paraissaient bleus.
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 楼主| 发表于 2012-8-16 14:33:44 | 显示全部楼层

基督山伯爵中法对照137

</p>  Quant à la beauté de ce visage, c'était la beauté grecque dans toute la perfection de son type, avec ses grands yeux noirs veloutés, son nez droit, ses lèvres de corail et ses dents de perles.7 m' K' U% E' P& f8 x
  Puis, sur ce charmant ensemble, la fleur de la jeunesse était répandue avec tout son éclat et tout son parfum ; Haydée pouvait avoir dix-neuf ou vingt ans.
9 D( {: D3 q* B  z: P+ p0 f$ w/ k  Monte-Cristo appela la suivante grecque, et fit demander à Haydée la permission d'entrer auprès d'elle.: ]$ Y8 T! \7 i' M. X$ Y
  Pour toute réponse, Haydée fit signe à la suivante de relever la tapisserie qui pendait devant la porte, dont le chambranle carré encadra la jeune fille couchée comme un charmant tableau. Monte-Cristo s'avan?a.
+ z& S2 V3 q- Z; }+ X  Haydée se souleva sur le coude qui tenait le narguilé, et tendant au comte sa main en même temps qu'elle l'accueillait avec un sourire :
: e% m: {' k8 }" |  ? Pourquoi, dit-elle dans la langue sonore des filles de Sparte et d'Athènes, pourquoi me fais-tu demander la permission d'entrer chez moi ? N'es-tu plus mon ma?tre, ne suis-je plus ton esclave ? ?0 i( W9 {# F, `( `, g3 C3 J' \
  Monte-Cristo sourit à son tour.
9 K! a9 ]& j3 V0 x) v# X  ? Haydée, dit-il, vous savez...
3 l6 U- |/ g6 b+ A1 \5 |  - Pourquoi ne me dis-tu pas tu comme d'habitude ? interrompit la jeune Grecque ; ai-je donc commis quelque faute ? En ce cas il faut me punir, mais non pas me dire vous.
. r) L$ Y! b1 W, ]3 ^! |* `  - Haydée, reprit le comte, tu sais que nous sommes en France, et par conséquent que tu es libre.9 R  Q: R0 `3 [- T5 i
  - Libre de quoi faire ? demanda la jeune fille.8 K4 v6 l% n. g, T7 @9 e3 u
  - Libre de me quitter.
' o0 ]- l+ a5 n6 R, V6 Y  - Te quitter !... et pourquoi te quitterais-je ?
# E  h( H9 d: G6 [5 ?  - Que sais-je, moi ? Nous allons voir le monde.
3 V0 g* X7 S, C  - Je ne veux voir personne.
: ]( o0 C( J* a" A* C8 S  {  - Et si parmi les beaux jeunes gens que tu rencontreras, tu en trouvais quelqu'un qui te pl?t, je ne serais pas assez injuste...
# K! a6 M- H. K% I  - Je n'ai jamais vu d'hommes plus beaux que toi, et je n'ai jamais aimé que mon père et toi.
( e* T3 q, ^  H; o1 p  E6 R  - Pauvre enfant, dit Monte-Cristo, c'est que tu n'as guère parlé qu'à ton père et à moi.
0 _: U. W2 [  P  - Eh bien, qu'ai-je besoin de parler à d'autres ? Mon père m'appelait sa joie ; toi, tu m'appelles ton amour, et tous deux vous m'appelez votre enfant.
4 ?0 K( t$ \) w  - Tu te rappelles ton père, Haydée ? ?. [. ^5 ]' v( ?- t) _$ o; d5 \
  La jeune fille sourit.% e' B* S) d" Y# w) O4 j
  ? Il est là et là, dit-elle en mettant la main sur ses yeux et sur son coeur.3 Q+ r' K+ A4 Q
  - Et moi, où suis-je ? demanda en souriant Monte-Cristo.
7 }: N3 ~$ Z/ r! a7 Z  - Toi, dit-elle, tu es partout. ?7 c1 C. B& ]) P- M/ J. q9 K
  Monte-Cristo prit la main d'Haydée pour la baiser ; mais la na?ve enfant retira sa main et présenta son front.
0 @. O. \) @/ Z2 ?  ? Maintenant, Haydée, lui dit-il, tu sais que tu es libre, que tu es ma?tresse, que tu es reine ; tu peux garder ton costume ou le quitter à ta fantaisie ; tu resteras ici quand tu voudras rester, tu sortiras quand tu voudras sortir ; il y aura toujours une voiture attelée pour toi ; Ali et Myrto t'accompagneront partout et seront à tes ordres ; seulement ; une seule chose, je te prie.
5 z; F5 u" b/ x& W  - Dis.0 k  J1 y2 t( C8 Q4 p
  - Garde le secret sur ta naissance, ne dis pas un mot de ton passé ; ne prononce dans aucune occasion le nom de ton illustre père ni celui de ta pauvre mère.; `9 U9 n# g3 |3 T5 U$ D
  - Je te l'ai déjà dit, seigneur, je ne verrai personne.
* w( A/ A" o. i; Q  - Ecoute, Haydée ; peut-être cette réclusion tout orientale sera-t-elle impossible à Paris : continue d'apprendre la vie de nos pays du Nord comme tu l'as fait à Rome, à Florence, à Milan et à Madrid ; cela te servira toujours, que tu continues à vivre ici ou que tu retournes en Orient. ?# l1 ?) Q# H  F5 X# c. o1 E
  La jeune fille leva sur le comte ses grands yeux humides et répondit :
* }( N9 V% |# p% O2 t+ J+ F* T. p  ? Ou que nous retournions en Orient, veux-tu dire, n'est-ce pas, mon seigneur ?. |$ ?/ G0 r# e4 W9 b* G+ [& Q
  - Oui, ma fille, dit Monte-Cristo ; tu sais bien que ce n'est jamais moi qui te quitterai. Ce n'est point l'arbre qui quitte la fleur, c'est la fleur qui quitte l'arbre.
' ]  b/ x9 S+ Y  - Je ne te quitterai jamais, seigneur, dit Haydée, car je suis s?re que je ne pourrais pas vivre sans toi.4 [1 x+ _; n; y$ |$ V2 C9 o4 J2 ^
  - Pauvre enfant ! dans dix ans je serai vieux, et dans dix ans tu seras jeune encore.! H5 _/ d5 J' I% E

+ t" I) ^+ f" T. j% D6 @& n( v* K  - Mon père avait une longue barbe blanche, cela ne m'empêchait point de l'aimer ; mon père avait soixante ans, et il me paraissait plus beau que tous les jeunes hommes que je voyais.
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 楼主| 发表于 2012-8-16 14:33:45 | 显示全部楼层

基督山伯爵中法对照137

</p>  - Mais voyons, dis-moi, crois-tu que tu t'habitueras ici ?2 h$ \' [' i7 }- [9 q
  - Te verrai-je ?1 [7 M, E/ G4 J* d( e7 T8 \
  - Tous les jours.
1 P  k$ C5 o0 S7 m8 w6 Z% ~  - Eh bien, que me demandes-tu donc, seigneur ?
$ w& ~% C5 l6 d' U# a- V  - Je crains que tu ne t'ennuies.: u3 J2 z0 h/ q6 k4 {( T8 T4 U
  - Non, seigneur, car le matin je penserai que tu viendras, et le soir je me rappellerai que tu es venu ; d'ailleurs, quand je suis seule, j'ai de grands souvenirs, je revois d'immenses tableaux, de grands horizons avec le Pinde et l'Olympe dans le lointain ; puis j'ai dans le coeur trois sentiments avec lesquels on ne s'ennuie jamais : de la tristesse, de l'amour et de la reconnaissance.
; i% H: f- e% a( u" d' h( P  - Tu es une digne fille de l'Epire, Haydée, gracieuse et poétique, et l'on voit que tu descends de cette famille de déesses qui est née dans ton pays. Sois donc tranquille, ma fille, je ferai en sorte que ta jeunesse ne soit pas perdue, car si tu m'aimes comme ton père, moi, je t'aime comme mon enfant.7 ?+ Q& p% v+ h3 e0 l  K/ d( n7 k
  - Tu te trompes, seigneur ; je n'aimais point mon père comme je t'aime ; mon amour pour toi est un autre amour : mon père est mort et je ne suis pas morte ; tandis que toi, si tu mourais, je mourrais. ?+ J2 O7 L8 `9 A1 F( P0 n! y
  Le comte tendit la main à la jeune fille avec un sourire de profonde tendresse ; elle y imprima ses lèvres comme d'habitude.. G) |. i! ^  C) L4 s, P2 i
  Et le comte, ainsi disposé à l'entrevue qu'il allait avoir avec Morrel et sa famille, partit en murmurant ces vers de Pindare :
& F' g1 w* f2 {- A4 N( c# L/ f  ? La jeunesse est une fleur dont l'amour est le fruit... Heureux le vendangeur qui le cueille après l'avoir vu lentement m?rir. ?
2 q5 }. o: f$ k  Selon ses ordres, la voiture était prête. Il y monta, et la voiture, comme toujours, partit au galop.* B8 u/ d% q- w) C8 j6 A. z
  读者一定还记得基督山伯爵那几位住在密斯雷路的新——或说得更确切些,是老——相识吧。莫雷尔、尤莉和艾曼纽。一想到他就要去作一次愉快的访问,一想到将要度过的幸福时光,期待着一束从天堂里射来的光照进他自动陷入的地狱里来,从维尔福走出他的视线时起,他的脸上就露出一种最动人的快乐的表情。阿里听到锣声就赶快跑来了,看到他的脸上闪烁着这样稀有的欢喜的光彩,便又蹑手蹑脚,屏息静气地退了出去,象是生怕惊走了那徘徊在他主人身旁的愉快的念头似的。
$ f: y5 y6 x4 s+ {  此时正值中午,基督山抽出一个钟头的时间来和海黛一起消磨时光。那个郁闷了这么久的灵魂似乎无法一下子享受快乐,所以在接触柔情蜜意之前,必须先作一番准备,正如别人在接触强烈的喜怒哀乐之前得作一番准备一样。我们前面已经说过,那是年轻的希腊美人所住的房间和伯爵的房间是完全隔离开的。那几个房间一律是东方式的布置。也就是说,地板上铺着土耳其产的最昂贵的地毯,墙壁上挂着花色美丽和质地优良的锦丝缎,每一个房间的四壁都装着极奢华的靠背长椅,椅子上放着又松又软,可以随意安排的椅垫。海黛手下有四个女佣人——三个法国人和一个希腊人。那三个法国女人总是呆在一间小小的候见室里,只要听到小金铃一响,就立刻进去侍候,或是由那个希腊女奴从里面传话出来,希腊女奴略懂一点法语,足以向另外三个侍女转达她女主人的命令,基督山吩咐过那三个法国侍女,她们对待海黛必须极其恭谨尊敬,要象侍奉一位王后一样。
% F" P& @- g9 p2 Y2 q; z  那年轻姑娘此时正在她的内室里。那是一间类似妇女休息室的房间,圆形的,天花板由玫瑰色的玻璃嵌成,灯光由天花板上下来,她这时正斜靠在带银点儿的蓝绸椅垫上,头枕着身后的椅背,一只手托着头,另外那只优美的手臂则扶着一支含在嘴里的长烟筒,这支长烟筒极其名贵,烟管是珊瑚做的,从这支富于弹性的烟管里,升起了一片充满最美妙的花香的烟雾。她的姿态在一个东方人眼里虽然显得很自然,但在一个法国女人看来,却未免风骚了一点。她穿着伊皮鲁斯[伊皮鲁斯是古希腊的一个地方。——译注]女子的服装,下身穿一条白底子绣粉红色玫瑰花的绸裤,露出了两只小巧玲珑的脚,要不是这两只脚在玩弄那一双嵌金银珠的小拖鞋,也许会被人误认是用大理石雕成的哩;她上身穿一件蓝白条子的短衫,袖口很宽大,用银线滚边,珍珠作纽扣;短衫外面套一件背心,前面有一处心形的缺口,露出了那象牙般的脖颈和胸脯的上部,下端用三颗钻石纽扣锁住。背心和裤子的连接处被一条五颜六色的腰带完全盖了起来,其灿烂的色彩和华丽的丝穗在巴黎美人的眼里,一定觉得非常宝贵的。她的头上一边戴着一顶绣金镶珠的小帽,一边插着一朵紫色的玫瑰花,一头浓密的头发,黑里透蓝。那张脸上的美纯粹是专属于希腊人的,一双又大又黑的水汪汪的眼睛,笔直的鼻长,珊瑚似的嘴唇,珍珠般的牙齿,这都是她那种民族所特有的。而锦上添花的是海黛正当青春妙龄,她只有十九、二十岁。" D: \. E3 U/ d. ^* l& N+ {
6 H# Z3 N$ m3 l! S2 Q- B
  基督山把那个希腊侍女叫出来,吩咐她去问一声她的女主人愿不愿意见他。海黛的答复只是示意叫她的仆人撩开那挂在她闺房门前的花毡门帘,这一道防线打开之后,就呈现出一幅美妙的少女斜卧图来。当基督山走过去的时候,她用那只执长烟筒的手肘撑住身子,把另一只手伸给了他,带着一个销魂的甜蜜的微笑,用雅典和斯巴达女子所说的那种音节明快的语言说道:“你进来以前干嘛非要问问可不可以呢?难道你不再是我的主人,我也不再是你的奴隶了吗?”
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 楼主| 发表于 2012-8-16 14:33:46 | 显示全部楼层

基督山伯爵中法对照137

</p>  基督山回报了她一个微笑。“海黛,”他说道,“你知道”
+ L8 y! e( T8 w; S  “你称呼我时为什么这样冷淡?”那希腊美人问道。“我有什么地方使你不高兴了吗?要是这样,随便你怎么责罚我好了,但不要这么规规矩矩地对我说话!”
0 J2 X1 M& ]( J% w( `  “海黛,”伯爵答道,“你知道我们现在是在法国,所以你已经自由了!”
  ]7 d$ i: F  m6 s- Z  “自由!”年轻姑娘把那两个字念道了两遍,“自由干吗?”
. M: W) v7 u: b' M$ v% U  “自由就可以离开我呀。”; W% r2 u) W  Q) U* D) o
  “离开你!为什么我要离开你呢?”5 u9 ~+ ?3 z5 y( |  h
  “那就不该由我来说了,但现在我们就快要混到社交界去了,就要去见见世面了。”* ]( m+ X, C% Y  h; X2 v( x
  “我谁也不想见。”- o$ B8 `0 h- f4 ]7 X
  “不,你听我说海黛。在这个繁华的都市里,你可不能老是这样隐居着,假如你遇到了一个心爱的人,别以为我会那么自私自利和不明事理,竟会”
2 W6 o! W' {. P, I% t: d) o  “我从没见过比你更漂亮的男人,我只爱你和我的父亲。”; ?% k4 A  x% P, l- P" \; @$ Z
  “可怜的孩子!”基督山说道,“那是因为除了你的父亲和我之外,你根本没跟什么别的人说过话……”! i: t4 M, O* g: G7 O$ x- r- y: d+ |
  “好吧!我何必要跟别人去说话呢?我父亲把我叫做他的心肝,而你把我叫做你的爱人,你们都把我叫做你们的孩子!”
; S& E. j# ^, p6 S' l. ]% w  “你还记得你的父亲吗,海黛?”6 |# v% l: _6 p. r0 s. b
  那希腊少女微笑了一下。“他在这儿和这儿,”她一边说,一边指了指她的眼睛和她的心。# V- h, F5 @4 z8 @7 E
  “那么我在哪儿呢?”基督山笑着问道。
& A8 [% h7 z  S  “你吗?”她大声说道,“到处都有你!”! s. q- u9 v5 }
  基督山拿起这年轻姑娘的纤纤玉手,正要把它举到他的唇边,那心地单纯的孩子却急忙把手抽了回去,而把她那娇嫩的脸颊凑了上来。“你现在要懂得,海黛,”伯爵说道,“从现在起,你是绝对的自由了,你是主妇,是女王。你可以自由放弃或保持你故乡的习俗,随你喜欢怎么去做都行,你愿意在这儿呆就在这儿,愿意出去就出去,有一辆马车永远等在那儿听你的吩咐,不管你要到哪儿去阿里和梅多都可以陪你去。我只请你答应我一件事。”2 G3 ]  l( l3 |3 T1 F# ]4 \- _3 e3 i
  “噢,说吧!”. Y; L6 M' w) k# w0 y2 f
  “关于你的出身,一定要严守秘密。对谁也不要提过去的事情,在任何情形之下,都不要宣布你那威名显赫的父亲或你那可怜的妈妈的名字!”
7 v+ T5 {: R+ ^# d$ {; f2 g  “我已经告诉过你啦,老爷,我不愿意见任何人。”- x. j! k8 L3 e
  “海黛,这样完美的一种隐居生活虽然很符合东方的风俗习惯,但在巴黎,会行不通的。所以,你得竭力使自己习惯这种北方的生活习惯,正如你以前在罗马、佛罗伦萨、梅朗和马德里一样,不论你留在这儿或回到东方去,将来总有一天,这也许会有用的。”
  [# F5 W9 P9 D# [% w  年轻姑娘抬起那双含泪的眼睛望着基督山,以一种伤心真挚的口吻说道:“不论‘我’回不回东方,你的意思是,你不回去了吗,老爷?”$ j$ V8 r* E9 u+ L1 I7 I* u
  “我的孩子,”基督山答道,“你知道得很清楚,假如我们必须分手的话,那决不是出于我的本意。树是不愿意离开花的,是花离开了树。”
1 Z6 X2 P4 x  K) O& k8 t% J+ L3 m" Y& ]  “老爷,”海黛答道,“我决不愿意离开你,因为我知道,没有了你,我决不再能再活下去的。”
4 x& a' r& ^, k5 a- j  ]  “可怜的孩子!十年以后,我就会老的,而你却依旧很年轻。”# A  q, O4 V6 R7 |
  “我的父亲活到了六十岁,他的头发已经斑白,可是我对于他的崇拜和爱,远甚于对所有那些我在他的宫廷里所看到的活泼漂亮的青年呀。”
$ z$ F+ _$ ]' a# v" \  “那么告诉我,海黛,你相信你能过得惯我们现在的这种生活吗?”1 _/ h/ w( P9 e: p! l
  “我能见到你吗?”
- g5 ?8 t$ E. T: Y8 _* }& r7 Q4 W  “每天都能见到。”/ u4 K* f2 S5 B7 a  D; O  s
  “嗯,那么,你何必还要问我呢,我的主人?”
5 i& d8 i- I8 t9 D  “我怕你会感到孤独的。”
/ G+ |2 \2 l% o4 k, {1 _# x5 z  “不,老爷,因为在早晨,我等着你的到来,在晚上,我可以回想你和我在一起时的情形,此外,当我孤独的时候,我又有美丽的往事可以回忆。我好象又看到了广大的平原和遥远的地平线,以及地平线上的宾特斯山和奥林匹斯山,那时,我的心里就会有三种情感,悲伤,感激和爱,决不会再感到什么无聊的。”
* H/ o0 x* O# w- F  “你真不愧是伊皮鲁斯的子孙,海黛,你这种富于诗意的可爱的念头充分证明你是神族[指希腊神话里的神。——译注]的后代,你放心吧,我一定注意照料你,不让你的青春受到摧残,不让它在阴森孤独中虚度过去,因为假如你爱我如父,我也一定爱你如女。”! {8 W. u2 ~. B; B6 M; I( R
  “老爷不要误会,我对你的爱和对我父亲的感情是大不相同的。他死了以后,我还能继续活下去但要是你遇到了什么灾祸,那我听到噩耗的那一刻,也就是我死的时候到了。”- D& d! z" d8 t- U) ~% @7 |7 Q
  伯爵带着难以形容的柔情把他的手伸给了那兴奋的少女,后者虔敬而亲热地把手捧到她的嘴边。基督山的大脑经过这一番抚慰之后,已适宜于去拜访莫雷尔家人了,他一边走,一边轻轻地背诵出品达[品达(公元前五二一—四四一),希腊的抒情诗人。——译注]的几句诗句:“青春是一朵花,它为结出爱情的果实。你看着它渐渐地成熟,将它采下,你这采摘者啊,是多么的幸福。”此时马车已遵命准备好了,伯爵轻轻地跨进车厢里,车子便立刻疾驰而去。
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