</p> ? J'étendis la main pour faire serment.
k# z7 Y% l5 R' P4 W5 L ? - C'est inutile, dit-il, je connais et j'aime les Corses, voici ma recommandation. ?
. P) g3 g3 l3 @9 s g( [ [1 `/ p ? Et il écrivit les quelques lignes que je vous remis, et sur lesquelles Votre Excellence eut la bonté de me prendre à son service. Maintenant je le demande avec orgueil à Votre Excellence, a-t-elle jamais eu à se plaindre de moi ?
5 @) B5 H& O0 n. J5 a - Non, répondit le comte ; et, je le confesse avec plaisir, vous êtes un bon serviteur, Bertuccio, quoique vous manquiez de confiance.
! F7 H* b0 [2 `6 k! `( B* {. `# l1 I - Moi, monsieur le comte !1 r& v) U. p1 [
- Oui, vous. Comment se fait-il que vous ayez une soeur et un fils adoptif, et que, cependant vous ne m'ayez jamais parlé ni de l'une ni de l'autre !
/ j; @8 a8 t# b - Hélas ! Excellence, c'est qu'il me reste à vous dire la partie la plus triste de ma vie. Je partis pour la Corse. J'avais hate, vous le comprenez bien, de revoir et de consoler ma pauvre soeur ; mais quand j'arrivai à Rogliano, je trouvai la maison en deuil ; il y avait eu une scène horrible et dont les voisins gardent encore le souvenir ! Ma pauvre soeur, selon mes conseils, résistait aux exigences de Benedetto, qui, à chaque instant, voulait se faire donner tout l'argent qu'il y avait à la maison. Un matin, il la mena?a, et disparut pendant toute la journée. Elle pleura, car cette chère Assunta avait pour le misérable un coeur de mère. Le soir vint, elle l'attendit sans se coucher. Lorsque à onze heures il rentra avec deux de ses amis, compagnons ordinaires de toutes ses folies, alors elle lui tendit les bras ; mais eux s'emparèrent d'elle, et l'un des trois, je tremble que ce ne soit cet infernal enfant, l'un des trois s'écria :
% ?% p7 o( A4 b; C! R+ h3 V ? - Jouons à la question, et il faudra bien qu'elle avoue où est son argent. ?7 h4 }, a. }" J+ i: n* v i6 n# E
? Justement le voisin Wasilio était à Bastia ; sa femme seule était restée à la maison. Nul, excepté elle, ne pouvait ni voir ni entendre ce qui se passait chez ma soeur. Deux retinrent la pauvre Assunta, qui, ne pouvant croire à la possibilité d'un pareil crime, souriait à ceux qui allaient devenir ses bourreaux ; le troisième alla barricader portes et fenêtres, puis il revint, et tous trois réunis, étouffant les cris que la terreur lui arrachait devant ces préparatifs plus sérieux, approchèrent les pieds d'Assunta du brasier sur lequel ils comptaient pour lui faire avouer où était caché notre petit trésor ; mais, dans la lutte, le feu prit à ses vêtements : ils lachèrent alors la patiente, pour ne pas être br?lés eux-mêmes. Tout en flammes elle courut à la porte, mais la porte était fermée.
/ t/ p) ~ b1 T ^6 b2 I' Q$ j ? Elle s'élan?a vers la fenêtre ; mais la fenêtre était barricadée. Alors la voisine entendit des cris affreux : c'était Assunta qui appelait au secours. Bient?t sa voix fut étouffée ; les cris devinrent des gémissements, et le lendemain, après une nuit de terreur et d'angoisses, quand la femme de Wasilio se hasarda à sortir de chez elle et fit ouvrir la porte de notre maison par le juge, on trouva Assunta à moitié br?lée, mais respirant encore, les armoires forcées, l'argent disparu. Quant à Benedetto, il avait quitté Rogliano pour n'y plus revenir ; depuis ce jour je ne l'ai pas revu, et je n'ai pas même entendu parler de lui.* K/ ]/ |' R9 u" N
? Ce fut, reprit Bertuccio, après avoir appris ces tristes nouvelles, que j'allai à Votre Excellence. Je n'avais plus à vous parler de Benedetto, puisqu'il avait disparu, ni de ma soeur, puisqu'elle était morte., D5 q& f) U2 \& Y$ W
- Et qu'avez-vous pensé de cet événement ? demanda Monte-Cristo.
" f9 E N+ ^9 ]1 d- w3 n: V - Que c'était le chatiment du crime que j'avais commis, répondit Bertuccio. Ah ! ces Villefort, c'était une race maudite !
2 A6 h+ F% U$ h9 @$ U - Je le crois, murmura le comte avec un accent lugubre. m: W, F1 @" r4 i5 u
8 x7 m# v e# F( t' N# t - Et maintenant, n'est-ce pas, reprit Bertuccio, Votre Excellence comprend que cette maison que je n'ai pas revue depuis, que ce jardin où je me suis retrouvé tout à coup, que cette place où j'ai tué un homme, ont pu me causer ces sombres émotions dont vous avez voulu conna?tre la source ; car enfin je ne suis pas bien s?r que devant moi, là, à mes pieds, M. de Villefort ne soit pas couché dans la fosse qu'il avait creusée pour son enfant. |