</p> Il avait trouvé la fontaine avec l'eau de vie et en avait pris un gobelet - il avait conjuré le sort qui pesait sur une belle princesse qui attendrait un an pour l'épouser et lui donner un grand royaume.
2 H& `7 }, [) a3 c3 @ Ils s'en retournèrent tous les trois et arrivèrent dans un pays où sévissaient la guerre et la famine, et que son roi crut livré à l'extermination, tant la misère y était grande.* M0 g7 s2 y l2 Z$ u
Le prince se rendit auprès du souverain et lui remit le pain qui alimenta tout son royaume, et le glaive à l'aide, duquel il battit les armées ennemies.& B3 |, e1 E, ?2 ]5 `1 D
La paix et le bonheur rétablis, le prince reprit le pain et le glaive, et les trois frères continuèrent leur chemin.5 y0 v1 _% J7 a$ z! ~' M- |5 s
Mais ils traversèrent encore deux royaumes où régnaient également la guerre et la famine. A chacun des rois le prince confia le pain et le glaive, et sauva ainsi trois royaumes.
' P m" f$ W1 o* p6 G Ils s'embarquèrent ensuite, et prirent la voie de mer.
0 Z" h; A' I+ z3 V; }7 T7 e1 z Pendant la traversée, les deux a?nés se dirent entre eux que leur frère ayant trouvé l'eau de vie, leur père lui donnerait le royaume qui leur revenait. Ils ne purent en supporter la pensée et résolurent sa perte. Ils attendirent qu'il f?t profondément endormi et enlevèrent l'eau vitale de sa gourde qu'ils remplirent d'eau de mer.
( o& g0 l( e7 w Dès qu'ils furent rentrés à la maison, le jeune prince fit boire son père de son eau, mais quand il eut pris quelques gorgées de l'eau salée, le roi se trouva plus mal qu'auparavant. Les deux a?nés survinrent tandis qu'il se lamentait.
7 ]+ A! L' [3 U# ?8 i Ils accusèrent leur frère d'avoir tenté d'empoisonner le roi, disant qu'ils apportaient la véritable eau de vie qu'ils lui tendirent. Aussit?t qu'il en bu, le roi sentit son mal se dissiper et il recouvra les forces de sa jeunesse.
! h7 R C; M. A; P# I/ U Les deux a?nés se moquèrent de leur cadet et ils lui dirent :6 W- ^/ ]/ ^1 k% [/ f
- Tu as, en effet, trouvé l'eau de vie, mais tu n'as eu que la peine, tandis que nous jouissons de la récompense ; tu aurais d? être plus avisé et plus vigilant : nous te l'avons prise, tandis que tu dormais durant la traversée. Dans un an, c'est l'un de nous qui ira chercher la belle princesse. Mais prends garde de rien révéler de ce que tu apprends ; notre père ne te croira pas d'ailleurs . De plus, si tu cherches à nous trahir, tu perdras la vie ; tu demeureras sauf si tu te tais." Y, h7 v8 F: j: D7 f- D
Cependant le, vieux roi crut que son plus jeune fils avait voulu attenter à sa vie, et il lui en témoigna de la colère. Il convoqua son conseil qui émit l'avis de faire fusiller secrètement le jeune prince. Un serviteur du roi devait l'accompagner à la chasse et l'exécuter dans la forêt.
; n# T$ Z0 E! J j8 L9 n Cependant, au moment décisif le prince fut surpris de l'air de tristesse de celui qui était charge de la funèbre mission.
# X2 R9 b% J% ~7 m+ Y- R6 `9 T - Qu'as-tu, lui demanda-t-il, pour para?tre si triste ?
# H* ?7 Z, U; z9 }' v9 b - Je ne puis le dire, répondit le serviteur.
~2 C' ^4 N# i' ~$ o - Parle, lui dit le prince, je te pardonne d'avance.
, Z: P& e8 U- [7 c - Hélas ! dit alors le domestique, je suis chargé de vous fusiller, le roi l'ordonne ainsi.
z. |% r9 M5 @$ A. Z Le prince tout consterné lui dit :( ?- M% B) L2 N
- Brave, serviteur, je te donnerai ma tenue royale, donne-moi la tienne à la place.& Y" c, F' l# d# k/ ?7 \5 c
- Très volontiers, répondit l'autre ; je n'aurais quand même pas eu le, courage de tirer sur vous.
& G8 R& X, h7 P& e, i Ils échangèrent leurs vêtements, et le serviteur rentra au chateau tandis que le prince s'enfon?a dans la forêt.
: U( m+ a5 v9 l# z: p Longtemps après arrivèrent chez le vieux roi trois voitures chargées d'or et de pierres précieuses pour être remises à son plus jeune, fils. C'étaient les trois rois dont les royaumes avaient été délivrés par son glaive et fécondés par son pain qui voulaient ainsi exprimer leur gratitude.1 T8 V- C4 g: _0 r ^
Le vieux roi songea : " Mon fils serait-il innocent ? " et il dit à ses gens :
4 K8 U7 h2 f/ S8 X7 M; X# H# x - Ah ! s'il était encore en vie, que je regrette de l'avoir fait tuer !
# {- C- u5 X) S7 k/ O4 o7 H2 X - Il vit encore, dit le serviteur ; je n'ai pu prendre sur moi de le tuer.
$ f4 t" O4 H: a9 V' Y Et il raconta au roi comment les choses s'étaient passées.4 `* g! a4 J! o* I+ F
Le c?ur du vieux souverain fut soulagé d'un grand poids ; il fit publier partout que son fils pouvait rentrer et qu'il lui serait fait bon accueil.
( I2 e7 B) Q! I5 D( I: K0 z- l Cependant la princesse avait fait percer devant son palais une rue pavée d'or et de pierreries, et dit à ses gens que, celui qui pousserait son cheval au milieu de cette rue serait l'époux attendu et qu'il fallait lui permettre l'accès du palais, tandis qu'il fallait chasser ceux qui marcheraient sur le c?té.
1 S7 L. Z+ r( w8 b Un pou moins d'un an après l'époque, où le jeune prince avait pénétré auprès de la belle princesse, l'a?né se mit en route afin de se donner pour son libérateur et obtenir sa main et son royaume.( m- E, w& { L1 y" D
En voyant la précieuse route il se dit : " Ce serait grand dommage d'y mettre les pieds ", et il fit passer la bête sur le c?té. Mais, arrivé devant la porte, les gens lui dirent de s'en retourner car il n'était pas l'époux attendu.
- x7 _9 p- V d1 m Le second prince survint peu après, et il pensa comme, son a?né qu'il serait grand dommage de détériorer une si belle route ; il fit donc également passer son cheval sur le c?té. Lui aussi, en se présentant au palais, vit les gens de la princesse lui déclarer qu'il n'était nullement l'époux attendu, et il fut prié de, s'en retourner.
, ?6 k1 m) ?+ u# T" B& r. @ Quand l'année fut tout à fait écoulée, le, troisième sortit du bois pour se rendre auprès de sa bien-aimée. Il ne songeait qu'à elle, à l'idée de se trouver auprès d'elle, et, dans sa distraction, il ne vit pas le somptueux pavage de la rue. Il laissa donc son cheval galoper au beau milieu de la voie et trouva la porte grande ouverte.
" [6 p F, L! r, [; { G La princesse le re?ut avec transport, le déclarant son sauveur et le, ma?tre de son royaume.3 a# y; z- f, U0 s( F* {# @* j% a
Après que les noces eurent été célébrées en grande pompe, elle lui apprit que son père l'avait mandé auprès de lui et lui avait pardonné. Il se rendit donc auprès du vieux roi et lui raconta comment ses frères l'avaient trahi et qu'il s'était tu.
$ D6 M, {: q% R& z X% o Le roi voulut les chatier, mais ils s'étaient déjà embarqués et ne reparurent jamais plus. |