Chapitre XII:
, M' o4 C- j+ x* \, y# K à cinq heures du matin, quand le jour commença à paraître à travers les rideaux, Margueriteme dit : 4 P/ p" l* R' t7 r" m) X
-pardonne-moi si je te chasse, mais il le faut.Le duc vient tous les matins ; on va lui répondre que je dors, quand il va venir, et il attendrapeut-être que je me réveille. , D6 X4 H7 Z- b; d! P0 {
Je pris dans mes mains la tête de Marguerite, dontles cheveux défaits ruisselaient autour d’ elle, etje lui donnai un dernier baiser, en lui disant :
7 V% M" j( O! n -quand te reverrai
7 c. i2 e" W# o% l -je ?
$ ^' i: l7 R/ s- R -écoute, reprit-elle, prends cette petite clefdorée qui est sur la cheminée, va ouvrir cette porte ; rapporte la clef ici et va-t’ en. Dans lajournée, tu recevras une lettre et mes ordres,car tu sais que tu dois obéir aveuglément. " q8 r2 d% f a- _) a( s
-oui, et si je demandais déjà quelque chose ? ! K3 d0 @! r' E0 E7 r }
-quoi donc ?
& `; p1 ^; }3 p. U a! q) \ -que tu me laissasses cette clef. 3 ^4 S: H0 p6 ?/ y8 V3 F
-je n’ ai jamais fait pour personne ce que tu medemandes là. + s" U n/ z1 R/ V$ a
-eh bien, fais-le pour moi, car je te jure que moi, je ne t’ aime pas comme les autres t’ aimaient.
/ \: H8 E7 u4 Y* O9 v4 i T- S* [- \ -eh bien, garde-la ; mais je te préviens qu’ ilne dépend que de moi que cette clef ne te serve à rien. $ l* i( C& l2 J6 x1 Q0 {1 r
-pourquoi.
7 S, `2 ]; }, H9 F Z, O) K -il y a des verrous en dedans de la porte.
# j# @' p3 | Z -méchante ! & Z" w( E" e: {: u# s- k) W1 n
-je les ferai ?ter.
3 q) m: y4 x( u6 ]% ? -tu m’ aimes donc un peu ? ' |7 y+ z6 X. {* v
-je ne sais pas comment cela se fait, mais il mesemble que oui. Maintenant va-t’ en ; je tombe desommeil. % S4 T! F3 b; N+ `+ K$ p. T* z1 e
Nous restames quelques secondes dans les bras l’ unde l’ autre et je partis.
2 b' s T* @/ [; J Les rues étaient désertes, la grande ville dormaitencore, une douce fraîcheur courait dans cesquartiers que le bruit des hommes allait envahirquelques heures plus tard. ' w3 O# A) F' P9 N1 n, S
Il me sembla que cette ville endormie m’ appartenait ;je cherchais dans mon souvenir les noms de ceuxdont j’ avais jusqu’ alors envié le bonheur ; et jene m’ en rappelais pas un sans me trouver plusheureux que lui. - C1 J5 x; ?/ C7 @7 r) O: F4 v
être aimé d’ une jeune fille chaste, lui révéler lepremier cet étrange mystère de l’ amour, certes,c’ est une grande félicité, mais c’ est la chose dumonde laplus simple. S’ emparer d’ un coeur qui n’ a pasl’ habitude des attaques, c’ est entrer dans uneville ouverte et sans garnison. L’ éducation, lesentiment des devoirs et la famille sont de trèsfortes sentinelles, mais il n’ y a sentinelles sivigilantes que ne trompe une fille de seize ans,à qui, par la voix de l’ homme qu’ elle aime, lanature donne ces premiers conseils d’ amour quisont d’ autant plus ardents qu’ ils paraissentplus purs. |