- A merveille. Et par qui ferez-vous passer la grace ? X2 }% E; V9 y
- Envoyez-moi un de vos hommes déguisé en pénitent et je la lui donnerai. Grace à son costume, il arrivera jusqu'au pied de l'échafaud et remettra la bulle au chef de la confrérie, qui la remettra au bourreau. En attendant, faites savoir cette nouvelle à Peppino ; qu'il n'aille pas mourir de peur ou devenir fou, ce qui serait cause que nous aurions fait pour lui une dépense inutile.$ S8 \: j( r: S5 k1 ~) r5 e" k$ u
- Ecoutez, Excellence, dit le paysan, je vous suis bien dévoué, et vous en êtes convaincu, n'est-ce pas ?9 X7 m8 ^- q6 W( ]$ t
- Je l'espère, au moins.
c2 _& K6 t" K6 f0 d; J - Eh bien, si vous sauvez Peppino, ce sera plus que du dévouement à l'avenir, ce sera de l'obéissance.3 v- W1 [6 z1 x |
- Fais attention à ce que tu dis là, mon cher ! je te le rappellerai peut-être un jour, car peut-être un jour, moi aussi, j'aurai besoin de toi...
|1 C6 E0 w; m1 g4 s* x9 u: m% ?) P0 N - Eh bien, alors, Excellence, vous me trouverez à l'heure du besoin comme je vous aurai trouvé à cette même heure ; alors, fussiez-vous à l'autre bout du monde, vous n'aurez qu'à m'écrire : ? Fais cela ?, et je le ferai, foi de...
% Z+ |1 p. Y# h* K% r% w - Chut ! dit l'inconnu, j'entends du bruit.
& X3 }) L* `2 L9 h/ T U6 @ - Ce sont des voyageurs qui visitent le Colisée aux flambeaux.7 f6 C. ]& e1 l% B$ C' F) A
- Il est inutile qu'ils nous trouvent ensemble. Ces mouchards de guides pourraient vous reconna?tre ; et, si honorable que soit votre amitié, mon cher ami, si on nous savait liés comme nous le sommes, cette liaison, j'en ai bien peur, me ferait perdre quelque peu de mon crédit.
# } Z% o8 Q* }7 s* s - Ainsi, si vous avez le sursis ?
3 {5 d+ v+ B/ e- |8 o - La fenêtre du milieu tendue en damas avec une croix rouge.
+ o4 r- Z& E) z, ^" g - Si vous ne l'avez pas ?...+ `; r8 N4 {9 g u5 Q
- Trois tentures jaunes.
$ G& S6 I; C! e' a: n - Et alors ?...3 z6 B7 a$ @/ a L+ F0 b1 L; q
- Alors, mon cher ami, jouez du poignard tout à votre aise, je vous le permets, et je serai là pour vous voir faire. z+ O5 E0 ?. L' t' W# R
- Adieu, Excellence, je compte sur vous, comptez sur moi. ?" c0 p1 p/ T, \
A ces mots le Transtévére disparut par l'escalier, tandis que l'inconnu, se couvrant plus que jamais le visage de son manteau, passa à deux pas de Franz et descendit dans l'arène par les gradins extérieurs.
+ i- x5 E" A3 n3 u( ]1 }4 E* @) p Une seconde après, Franz entendit son nom retentir sous les vo?tes : c'était Albert qui l'appelait.% L7 O7 H% I+ K, X/ j$ M% t5 s
Il attendit pour répondre que les deux hommes fussent éloignés, ne se souciant pas de leur apprendre qu'ils avaient eu un témoin qui, s'il n'avait pas vu leur visage, n'avait pas perdu un mot de leur entretien.
1 C! i% t6 W' ` I6 h. ^- L Dix minutes après, Franz roulait vers l'h?tel d'Espagne, écoutant avec une distraction fort impertinente la savante dissertation qu'Albert faisait, d'après Pline et Calpurnius, sur les filets garnis de pointes de fer qui empêchaient les animaux féroces de s'élancer sur les spectateurs.
% Y u+ s! K8 y* |2 h2 {) Y5 G' N0 U Il le laissait aller sans le contredire ; il avait hate de se trouver seul pour penser sans distraction à ce qui venait de se passer devant lui.
7 X* O, E( G( g# f De ces deux hommes, l'un lui était certainement étranger, et c'était la première fois qu'il le voyait et l'entendait, mais il n'en était pas ainsi de l'autre, et, quoique Franz n'e?t pas distingué son visage constamment enseveli dans l'ombre ou caché par son manteau, les accents de cette voix l'avaient trop frappé la première fois qu'il les avait entendus pour qu'ils pussent jamais retentir devant lui sans qu'il les reconn?t.0 J7 r1 D+ ~- [- l+ ]
Il y avait surtout dans les intonations railleuses quelque chose de strident et de métallique qui l'avait fait tressaillir dans les ruines du Colisée comme dans la grotte de Monte-Cristo.
2 F# `- X- _4 B Aussi était-il bien convaincu que cet homme n'était autre que Simbad le marin.
; ?( G, X( @! _: ?, i' ^ Aussi, en toute autre circonstance, la curiosité que lui avait inspirée cet homme e?t été si grande qu'il se serait fait reconna?tre à lui ; mais, dans cette occasion, la conversation qu'il venait d'entendre était trop intime pour qu'il ne f?t pas retenu par la crainte très sensée que son apparition ne lui serait pas agréable. Il l'avait donc laissé s'éloigner, comme on l'a vu, mais en se promettant, s'il le rencontrait une autre fois, de ne pas laisser échapper cette seconde occasion comme il avait fait de la première. |