- Comte toscan.
$ y0 L. K; u6 a; m - Enfin, nous avalerons celui-là avec les autres, reprit la comtesse, qui était d'une des plus vieilles familles des environs de Venise ; et quel homme est ce d'ailleurs ?6 d; N: i' @2 n! C
- Demandez au vicomte de Morcerf.
1 e) {- x8 c3 C* P, l: _8 v - Vous entendez, monsieur, on me renvoie à vous, dit la comtesse.
- K# j+ \0 o `; G/ u6 D, _ - Nous serions difficiles si nous ne le trouvions pas charmant, madame, répondit Albert ; un ami de dix ans n'e?t pas fait pour nous plus qu'il n'a fait, et cela avec une grace, une délicatesse, une courtoisie qui indiquent véritablement un homme du monde.0 I. s7 y# T, V7 g
- Allons, dit la comtesse en riant, vous verrez que mon vampire sera tout bonnement quelque nouvel enrichi qui veut se faire pardonner ses millions, et qui aura pris le regard de Lara pour qu'on ne le confonde pas avec M. de Rothschild. Et elle, l'avez-vous vue ?
$ w# k( v7 x* Y. r, V - Qui elle ? demanda Franz en souriant." y, ^' ?5 j: d H% G' O$ R
- La belle Grecque d'hier.& {* ^3 Q9 z# q s$ f
- Non. Nous avons, je crois bien, entendu le son de sa guzla, mais elle est restée parfaitement invisible.
+ m# t) L5 a: Z5 ]: A - C'est-à-dire, quand vous dites invisible, mon cher Franz, dit Albert, c'est tout bonnement pour faire du mystérieux. Pour qui prenez-vous donc ce domino bleu qui était à la fenêtre tendue de damas blanc ?
8 ]0 U) _" Z0 _( A! a - Et où était cette fenêtre tendue de damas blanc ? demanda la comtesse.
% [; h+ V4 d6 w/ f - Au palais Rospoli.
9 R2 o8 o4 @1 b( d/ _- G - Le comte avait donc trois fenêtres au palais Rospoli ?! p$ I4 s6 G1 W9 l' h
- Oui. Etes-vous passée rue du Cours ?
5 {& ]1 v" T, Q0 Y - Sans doute.& ?) K; E# g; R
- Eh bien, avez-vous remarqué deux fenêtres tendues de damas jaune et une fenêtre tendue de damas blanc avec une croix rouge ? Ces trois fenêtres étaient au comte.
2 G' G8 Z4 F" V6 v# S1 H$ f - Ah ?à ! mais c'est donc un nabab que cet homme ? Savez-vous ce que valent trois fenêtres comme celles-là pour huit jours de carnaval, et au palais Rospoli, c'est-à-dire dans la plus belle situation du Corso ?' H, I* g5 E0 Q: \5 {
- Deux ou trois cents écus romains.) ]" k& ~+ U& w
- Dites deux ou trois mille.
. T, p2 P- x1 g0 x6 x - Ah, diable.2 k# C6 V, ?8 G! e/ F$ {6 g
- Et est-ce son ?le qui lui fait ce beau revenu ?
8 D% E. q9 X; L9 [! u- n3 a - Son ?le ? elle ne rapporte pas un bajocco.: Q6 [! Z% q% H% q
- Pourquoi l'a-t-il achetée alors ?
# ]2 x$ v8 ^" v - Par fantaisie.- A6 @4 l8 Z! j- K3 D+ \
- C'est donc un original ?4 r4 ?% l; j' K# A
- Le fait est, dit Albert, qu'il m'a paru assez excentrique. S'il habitait Paris, s'il fréquentait nos spectacles, je vous dirais, mon cher, ou que c'est un mauvais plaisant qui pose, ou que c'est un pauvre diable que la littérature a perdu ; en vérité, il a fait ce matin deux ou trois sorties dignes de Didier ou d'Antony. ?+ ~; O6 `5 D: U+ R/ `0 C
En ce moment une visite entra, et, selon l'usage, Franz céda sa place au nouveau venu ; cette circonstance, outre le déplacement, eut encore pour résultat de changer le sujet de la conversation.
/ I4 D4 y- s5 ?* Z1 C7 z+ m Une heure après, les deux amis rentraient à l'h?tel. Ma?tre Pastrini s'était déjà occupé de leurs déguisements du lendemain, et il leur promit qu'ils seraient satisfaits de son intelligente activité.
3 a& A! |9 G/ _ A+ n: F$ m! } En effet, le lendemain à neuf heures il entrait dans la chambre de Franz avec un tailleur chargé de huit ou dix costumes de paysans romains. Les deux amis en choisirent deux pareils, qui allaient à peu près à leur taille, et chargèrent leur h?te de leur faire coudre une vingtaine de mètres de rubans à chacun de leurs chapeaux, et de leur procurer deux de ces charmantes écharpes de soie aux bandes transversales et aux vives couleurs dont les hommes du peuple, dans les jours de fête, ont l'habitude de se serrer la taille.- x' b2 r( V4 W
Albert avait hate de voir comment son nouvel habit lui irait : c'était une veste et une culotte de velours bleu, des bas à coins brodés, des souliers à boucles et un gilet de soie. Albert ne pouvait, au reste, que gagner à ce costume pittoresque ; et lorsque sa ceinture eut serré sa taille élégante, lorsque son chapeau, légèrement incliné de c?té, laissa tomber sur son épaule des flots de rubans, Franz fut forcé d'avouer que le costume est souvent pour beaucoup dans la supériorité physique que nous accordons à certains peuples. Les Turcs, si pittoresques autrefois avec leurs longues robes aux vives couleurs, ne sont-ils pas hideux maintenant avec leur redingotes bleues boutonnées et leurs calottes grecques qui leur donnent l'air de bouteilles de vin à cachet rouge ? |