A ces mots, Bertuccio palit visiblement.+ p. y$ `1 L- w$ K0 x% |
? Et où prenez-vous Auteuil ? demanda Monte-Cristo.4 U7 w' D2 P+ j p: R& k3 ~
- A deux pas d'ici, monsieur le comte, dit le notaire, un peu après Passy, dans une situation charmante, au milieu du bois de Boulogne.
2 w6 v8 \# R: J; |6 \ - Si près que cela ! dit Monte-Cristo, mais ce n'est pas la campagne. Comment diable m'avez-vous été choisir une maison à la porte de Paris, monsieur Bertuccio ?
. D# Y% w; O* A; d' k/ V - Moi ! s'écria l'intendant avec un étrange empressement ; non, certes, ce n'est pas moi que monsieur le comte a chargé de choisir cette maison ; que monsieur le comte veuille bien se rappeler, chercher dans sa mémoire, interroger ses souvenirs. D. j. o# @' ] N* V
- Ah ! c'est juste, dit Monte-Cristo ; je me rappelle maintenant ! j'ai lu cette annonce dans un journal, et je me suis laissé séduire par ce titre menteur : Maison de campagne.- D* C3 v. Y6 T( K
- Il est encore temps, dit vivement Bertuccio, et si Votre Excellence veut me charger de chercher partout ailleurs, je lui trouverai ce qu'il y aura de mieux, soit à Enghien, soit à Fontenay-aux-Roses, soit à Bellevue.$ |' T4 h: k3 d( A \, F) ?
- Non, ma foi, dit insoucieusement Monte-Cristo ; puisque j'ai celle-là je la garderai.7 b8 H+ n5 r4 \( }0 H
- Et monsieur a raison, dit vivement le notaire, qui craignait de perdre ses honoraires. C'est une charmante propriété : eaux vives, bois touffus, habitation confortable, quoique abandonnée depuis longtemps ; sans compter le mobilier, qui, si vieux qu'il soit, a de la valeur, surtout aujourd'hui que l'on recherche les antiquailles. Pardon, mais je crois que monsieur le comte a le go?t de son époque.; |0 Y6 R8 r6 E6 l: W
- Dites toujours, dit Monte-Cristo ; c'est convenable, alors.
7 }( D9 }0 m! ] - Ah ! monsieur, c'est mieux que cela, c'est magnifique !
) a6 L: k3 m, C( V& H - Peste ! ne manquons pas une pareille occasion, dit Monte-Cristo ; le contrat, s'il vous plaint, monsieur le notaire ? ?% V# k: \' n* z* s8 ]0 j; E3 K& Y0 r& H
Et il signa rapidement, après avoir jeté un regard à l'endroit de l'acte où étaient désignés la situation de la maison et les noms des propriétaires.( k' p0 W6 H) e1 u5 H
? Bertuccio, dit-il, donnez cinquante-cinq mille francs à monsieur. ?, i9 U& g7 T# C9 P7 Y
L'intendant sortit d'un pas mal assuré, et revint avec une liasse de billets de banque que le notaire compta en homme qui a l'habitude de ne recevoir son argent qu'après la purge légale.
9 T5 z% A+ J+ i7 p2 g ? Et maintenant, demanda le comte, toutes les formalités sont-elles remplies ?* d# F7 @: W$ F7 K
- Toutes, monsieur le comte.9 \- R% R" ~( M- f3 v/ { y
- Avez-vous les clefs ?
$ C5 S8 [; E2 z3 C - Elles sont aux mains du concierge qui garde la maison ; mais voici l'ordre que je lui ai donné d'installer monsieur dans sa propriété.
1 a8 R. l* Z% L - Fort bien. ?+ Y8 h8 M5 ~) E7 [1 E4 R
Et Monte-Cristo fit au notaire un signe de tête qui voulait dire :: o6 U/ Y2 w1 u: S
? Je n'ai plus besoin de vous, allez-vous-en. ?, e7 H$ F% T h4 A. U: ?% b
? Mais, hasarda l'honnête tabellion, monsieur le comte s'est trompé, il me semble ; ce n'est que cinquante mille francs, tout compris.2 F$ K; ]$ U' ~' u" F) [$ M+ H# w" }
- Et vos honoraires ?
5 q7 W* n3 D+ F, `+ `$ q: r - Se trouvent payés moyennant cette somme, monsieur le comte. d& _& s. V# }. e1 o
- Mais n'êtes-vous pas venu d'Auteuil ici ?8 A% Z4 Q) G1 _% H
- Oui, sans doute.' {6 R# }( E) X) u, k
- Eh bien, il faut bien vous payer votre dérangement ?, dit le comte.: r O; ]; k! ~. V9 }- m
Et il le congédia du geste.2 _# R/ I7 _0 V( D
Le notaire sortit à reculons et en saluant jusqu'à terre ; c'était la première fois, depuis le jour où il avait pris ses inscriptions, qu'il rencontrait un pareil client.
$ S! C9 Q, p) Z- j) s7 B ? Conduisez monsieur ?, dit le comte à Bertuccio.
, k. i2 K5 M4 D Et l'intendant sortit derrière le notaire.
4 V2 P: T _" ]: d A peine le comte fut-il seul qu'il sortit de sa poche un portefeuille à serrure, qu'il ouvrit avec une petite clef attachée à son cou et qui ne le quittait jamais.( y! ]2 s) Z0 ]+ y, T, a
Après avoir cherché un instant, il s'arrêta à un feuillet qui portait quelques notes, confronta ces notes avec l'acte de vente déposé sur la table, et, recueillant ses souvenirs :
: Y, T0 E/ [6 T3 [ ? Auteuil, rue de la Fontaine, n° 28 ; c'est bien cela, dit-il ; maintenant dois-je m'en rapporter à un aveu arraché par la terreur religieuse ou par la terreur physique ? Au reste, dans une heure je saurai tout. Bertuccio ! cria-t-il en frappant avec une espèce de petit marteau à manche pliant sur un timbre qui rendit un son aigu et prolongé pareil à celui d'un tam-tam, Bertuccio ! ? |